1. |
Abandonnez-les
05:27
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T’as pas à nous dire ce qu’on aurait dû faire
Si tu savais quoi faire alors pourquoi t’es parti·e ?
C’était marrant de nous voir galérer de loin ?
Agréable de nous prendre de haut ?
C’est un message à ceux qui partent
Abandonnez ceux qui restent
Et aimez ceux qui restent
On dit d’eux qu’ils sont les murs de la ville
Brûle la ville et tu verras
Que ce qui reste sont ceux qui restent
Que ceux qui restent c’est tout ce qui reste
C’est un message à ceux qui partent
Abandonnez ceux qui restent
Et aimez ceux qui restent
N’oublions pas la grandeur de ceux qui restent
Qui s’enfonce dans le sol
Qui court sous nos pieds
C’est un message à ceux qui restent
Abandonnez ceux qui partent
Et aimez ceux qui partent
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2. |
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La cendre se souvient du feu
Qui a brûlé la maison
Qui a brûlé la ville
Qui a brûlé la forêt
Qui a brûlé tout le monde
On peut le voir danser dans la cendre
Lui qui a stoppé toutes les danses
Toutes d’un coup
Le feu hante la cendre
Le feu qui s’est frustré en haut des bougies
D’où l’on veillait un mort
La cendre qui n’a ni la couleur
Ni la chaleur
Ni le désastre du feu
Est pourtant tout ce qu’il reste du feu
La joie bien visible du feu des crématoriums
Qui a mangé ta famille
Qui a mangé tes amis
Qui a mangé des déments
Inconnus de toi
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3. |
Terre bourée
04:26
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Je ne compte plus les couteaux dans le dos
Une vraie forêt que j’ai dans le dos
Putain de forêt
Une vraie forêt plantée dans le dos
Putain de forêt
Y’aura des morts
Quand je vais les tirer
Je vais les tirer sur Jules César
Je peux tout comprendre
Je lis dans la merde
Je nourris les couteaux que j’ai dans le dos
Je nourris les couteaux cachés dans le dos
Je nourris les couteaux planqués dans le dos
Je nourris les couteaux plantés dans le dos
La terre à mes pieds elle boit le sang des innocents
Terre bourrée
Délirante
Bois ceci
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4. |
Un œil aux morts
04:15
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Allume la bougie
Ça donne un œil aux morts
Ils nous verront comme à travers la serrure
Petite porte magique et mesquine sur nous
Nous sommes à découvert désignés par les ampoules
Nous sommes à découverts désignés par les soleils
Et eux sont invisibles
Le monde des morts est gavé de lumières impossibles à voir
Les regarder par la bougie nous éblouit
Mais approche ta main sur la flamme et tu pourras sentir leur présence
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5. |
Joie noire
06:40
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Nous vivons dans le rêve de la bougie
Aveuglés par ce que nous voyons
Dans le ciel brûlé par le Soleil
Les rues qui circulent
Les immeubles qui s’ouvrent
Nous vivons dans le rêve d’insectes sans couleurs
Blanchis par la nuit qui règne sous la terre
Dans le sang qui rougit les joues
Les couloirs qui marchent
Les vents qui se perdent
Et le matin les premières paupières
Soulèvent des villes en feu
Des bouches brisées
Des chiens errants
Des joies noircies par la nuit
Nous vivons dans le rêve de la bougie
Au milieu des cérémonies
Au milieu des incendies
Au milieu des bougies
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6. |
La Garonne
03:50
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La Garonne vient boire la ville
Elle boit Bordeaux
Les murs et les gens
Les rues et les fous
Les chiens et les vents
Les foncedès
Les suicidés
S’y jettent
S’y sacrifient
Donnent un goût amer
À la Garonne
Empoisonne l’océan
Avec son amertume
Avec les morts qu’elle a bus
La Garonne vient boire la ville
Elle boit Bordeaux
Place Saint Michel
Place de la Victoire
Rue Sainte Catherine
Tortue en bronze
Tortue noyée
Tortue s’y jette
Dans la Garonne miraculeuse
Qui prend tout ce qui veut venir
Il suffit de vouloir venir
Elle a la passion des trajets
Amène la peste Amène le sucre
Amène l’esclave Amène la soie
Amène le vin Amène le bois
Amène n’importe quoi
La ville saigne par sa Garonne
Putain de blessure Assoiffée
La pierre et les arbres
Dressés comme des chiens
Et le goudron qui chante aux fenêtres
Les flics et les dealers
S’enculent enfin
Et même noyés s’enculent plus fort
Les schlags des Capucins
Connaissent le chemin
Suivons-les
Eux ils s’y jettent
Buvons le lait fou
Le lait trouble de Bordeaux
Trinquons une dernière fois
Crevons noyés tous ensemble
Acqua Alta Subito
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7. |
Jour débile
05:31
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Le vent souligne les blessures parfaites de la pierre
Les voix s’élèvent et s’épuisent encore dans le même virage
La bougie cinglée patrouille tout le jour
La bougie qui brûle pour les morts
La bougie qui brûle pour les vivants
Plus tard l’ampoule jettera sur le mur le souvenir de ce jour débile
Y mélangera le vin et l’ombre
Nous mêlerons nos bouches à cette boue
Quelques pas craquent sur la Lune
Et nous la sentons s’émietter dans l’obscur
Est-ce que t’entends les crépitements ?
Les crépitements eux ils t’entendent
Comme dans la gorge d’un petit feu
Comme dans la gorge d’un demi-dieu
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8. |
Vazy
06:46
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Je veux te voir mourir avec ton destin entre les mains
La mort qui se penche sur toi
Je veux voir ses traces sur toi
Ta mort qui s’effondre sur toi
Avec le temps
Lentement
Vazy
T’es élu par cette mort
Accepte
J’accepte la mienne
Vazy
J’accepte la tienne
Je veux voir ta mort imprimer ta vie sur toi
Te préparer à son entrée en toi
On la voit gagner
On la voit sourire de toutes ses dents
De toutes ses dents à travers tes rides
à travers tes dents
Cette grimace c’est ton visage
Et c’est comme la carte de tous tes trajets vus de très haut
Je veux nous voir courir avec joie sur toutes nos traces
Et puis connaître de plus en plus de secrets
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9. |
Religion du goudron
05:51
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Ô noir
Noir mystérieux du goudron
Chanté par la nuit blanche
Je casse mon crâne sur toi
Sur ta religion
Je veux finir par chier du goudron
Par en rêver
Par en pleurer
Par aller travailler dans une entreprise de goudronnage des routes
On n’oubliera aucune route
Sur ça pas de doute
Quand le Soleil pètera
Le vent sera soufflé et la pluie chialée
Et le goudron va fondre
Et nous verrons que sous le goudron
Il n’y avait rien
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Brin d'Herbe musique Bordeaux, France
Brin d’Herbe musique est un label indépendant situé à Bordeaux.
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Créé par Jordan Pirozzi & Faustine Delbourg en 2023.
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